mercredi 10 mars 2010

Vélopartage

Vélopartage est un néologisme désignant le concept de vélos partagés. Le principe de ce concept est la mise à disposition, gratuitement ou non, de vélos dans un but principalement de déplacement.

Ce système fut inauguré à La Rochelle en 1974 avec l'installation de 350 vélos jaunes répartis dans 3 stations en centre-ville. C'est à partir de là que d'autres modèles de libre service vélos seront mis en place partout en Europe et dans le monde.

Concept
Le principe d'un service de vélos partagés est la mise à disposition pour un groupe (abonnés, habitants d'une ville, touristes, usagers d'un parc, etc.) de vélos ainsi mis en commun. Si le service ne nécessite pas l'intervention d'une personne assurant une permanence pour la gestion des emprunts, celui-ci est par extension un système de vélos en libre-service.
Le principe du vélopartage est, en apparence, l'application des concepts de l'autopartage au vélo. L'investissement est nettement moindre et des offres de vélos gratuits en ville ont pu être proposées par des municipalités. Un concept étendu de vélos partagés consiste à la mise à disposition à travers la ville en un maximum de points, de vélos à disposition. De tels systèmes ont pu être mis en place directement par des municipalités comme au Danemark ou en Finlande ou grâce à des associations. Ces systèmes sont financés aujourd'hui majoritairement par la publicité. Cependant, le statut du vélo en libre-service évolue et devient pour les villes un nouveau service public de transport à part entière. Des villes comme Rennes, Orléans, Montpellier, Avignon, Valence, Saint-Étienne ou Toulouse ont d'ailleurs choisi un type de contrat dissocié du marché publicitaire pour les passations de leurs appels d'offre 'Vélos Libre Service'.

Le vélopartage associatif ou public
Les Bycyklen (ou City Bike, Vélos publics) de Copenhague sont des vélos en libre service selon un concept défini par Morten Sadolin et Wessung Ole, qui imaginèrent en 1988 un service où chaque utilisateur peut emprunter un vélo pour son trajet, laissant sa bicyclette libre, une fois utilisée, à un autre utilisateur. Une des motivations pour un tel service est en grande partie le problème du vol de vélo très fréquent au Danemark.

Bien que soutenu par la ville de Copenhague, intéressée dans le but de promouvoir les modes de déplacements doux et de réduire la place de la voiture en centre ville, le système est en grande partie financé par des fonds privés sous forme de publicité. Une fondation (sur le principe d'une association à but non lucratif) — le Fonden Bycyklen i København — a été créée recevant ainsi des financements publics et privés. La ville assure une grande partie du service technique, et l'entretien des vélos est réalisé par des travailleurs volontaires en prison. Les vélos ne sont disponibles que du printemps à l'automne, les mois d'hiver étant l'occasion d'effectuer leur entretien technique. Le parc est aujourd'hui de 2 000 vélos dans 110 stations disponibles du printemps à l'automne.
Les Bycyklen ou City Bike ont connu un véritable succès. Le système a par ailleurs été importé à Århus, autre ville danoise et aussi dans la capitale finlandaise, Helsinki.

Les vélos roses à la Chaux-de-Fonds
Des vélos intégralement peints en rose et jamais cadenassés sont répartis dans la ville. Tout un chacun peut utiliser un vélo rose s'il en trouve un libre. Comme il n'y a pas de place de parc attitrée, on laisse simplement son vélo après usage à une place visible pour qu'une autre personne puisse aussi en profiter.
Un groupe de jeunes chaux-de-fonniers défenseurs de la mobilité douce décident en 2005 de réparer des vélos de seconde main (souvent offerts par des particuliers) afin de les mettre gratuitement à disposition des habitants de leur ville. La police communale rend volontiers service aux bénévoles en les informant lorsqu'une bicyclette hors d'état de fonctionner est découverte. En 2006, près d'une quarantaine de vélos roses ont été mis en circulation au retour de la belle saison.
Ce projet autogéré défend et s'appuie sur les valeurs suivantes:
- Le don et le volontariat (pour la récupération, préparation et réparation des vélos)
- La confiance et le respect (les vélos ne doivent pas être volés ou endommagés)
- Le partage (le vélo rose est un bien de la communauté)
- La recherche du bien être pour soi et pour son entourage (selon des critères humains et écologiques)
Cette idée s'inspire du projet antérieur des vélos roses de l'Université de Neuchâtel dont le concept présente toutefois quelques différences:
- place de parc et itinéraires définis.
- usage réservé à une certaine population (les étudiants)

Au Portugal
Depuis 2001, la ville de Aveiro a mis à disposition de ses habitants et visiteurs un grand nombre de vélos, afin qu'ils puissent se promener à travers la ville. L'utilisation de ces bicyclettes est gratuite.
Plus de 30 points d'ancrage sont répartis a travers la ville. Pour utiliser un vélo, il suffit d'y introduire une pièce de monnaie, et de prendre le vélo. Ils sont disponibles de 8h30 à 21h. Afin de réduire ses dépenses en coûts fixes, la municipalité utilise les vélos en tant qu'espace publicitaire pour les annonceurs qui le souhaitent. Les vélos sont spécialement fabriqués pour leur utilisation en ville. Ils sont donc conçus spécifiquement et leur forme a été adaptée à leur rôle précis.

Le développement d'offres commerciales
Le vol de vélos reste au final le principal obstacle à la mise en place de tels services. Cependant devant le succès de l'opération auprès du public, certains industriels se sont lancés dans la mise au point de systèmes plus élaborés techniquement, notamment en ce qui concerne la sécurité avec des systèmes de cautionnement et d'antivols.
Call a Bike
Call a Bike est un service de location de vélos à la demande proposé par la Deutsche Bahn (DB). Le système a été inventé en 1998 par l'informaticien et entrepreneur Christian Hogl et est proposé comme service de transport complémentaire à l'offre de train ou de métro.
Il est aujourd'hui disponible dans les villes de Berlin, Francfort-sur-le-Main, Cologne, Munich et Stuttgart.

Call a Bike (ou Call a Bike FLEX)
Après enregistrement — par téléphone avec une carte de crédit, seul le paiement d'une avance de consommation de 5 € est demandé —, l'utilisateur peut louer n'importe quel vélo disponible en appelant un numéro inscrit sur celui-ci. Les vélos du système ne sont pas disposés dans des stations mais répartis dans la ville au niveau des carrefours principaux. Chaque vélo dispose d'un cadenas — indiquant la disponibilité de celui-ci par un voyant — déverrouillable avec le code donné par téléphone.
Après utilisation, le vélo peut être laissé à n'importe quel carrefour dans la zone-centre de la ville ; après verrouillage du cadenas, l'utilisateur informe du nouvel emplacement du vélo par un appel auprès du service Call a Bike.
Call a Bike FIX
Une nouvelle offre de ce système à Stuttgart utilise des emplacements fixes précis — où il faut prendre et déposer les vélos — au lieu d'une dispersion libre dans la ville.

StadtRAD de Hambourg
Basé sur un contrat avec la ville de Hambourg, DB Rent a mis en service le 10 juillet 2009 un système de vélopartage du type Call-a-bike FIX avec 67 stations dans la deuxième ville allemande, mais pas sous la marque StadtRAD (vélo de ville) au lieu de Call-a-bike. Les 30 premières minutes ne coutent rien, après c'est 8 centimes par minute ou 6 centimes pour des détenteurs d'un forfait annuaire du Hamburger Verkehrsverbund ou d'une Bahncard.
Un tel système a par ailleurs été transposé à Londres, par Veloway (filiale de Veolia Transport) sous la marque OYBike, et repris par un nouvel opérateur allemand, Nextbike.

Les offres de service associées au marché publicitaire
Les deux principaux afficheurs mondiaux ont tour à tour lancé des offres de vélos en libre service, proposées aux municipalités normalement en parallèle à la gestion de l'affichage publicitaire urbain et du mobilier urbain. Le couplage de ces offres permet — toujours dans le cadre d'un financement du service par la publicité — d'utiliser des affichages standards de 2 m2 plutôt que d'utiliser les vélos ou les stations comme support publicitaire.

"Vélib" à Paris
Clear Channel qui proposait son service vélo à la carte à Rennes entre 1998 et 2009 se plaçait en précurseur ; cependant, son concurrent direct sur le marché publicitaire, JCDecaux, a réussi à mettre au point un service avec un fort développement en France, en place notamment à Lyon (vélo'v) d'abord et à Paris (Vélib') plus tard, suivi de Marseille (Le Vélo). Ce dernier déposé sous le nom Cyclocity est accessible à des utilisateurs occasionnels ou nouveaux de façon immédiate contrairement à son concurrent qui n'est ouvert qu'à des utilisateurs généralement préalablement enregistrés.

Conditions générales
En général et quel que soit le système, l'utilisateur obtient une carte après enregistrement — et la souscription à un abonnement le cas échéant — qui lui permettra d'emprunter n'importe quel vélo dans une des stations réparties dans la ville en déverrouillant un antivol qui attache le vélo à la station ; l'emprunt est alors enregistré par le système informatique. Le vélo peut être ensuite rendu dans n'importe quelle station si une place est disponible. L'emprunt est normalement limité dans le temps — 24 heures maximum — et si le service est payant, il offre généralement une durée de gratuité — une demi-heure à 2 heures suivant les services — à chaque utilisation. Le tarif des heures supplémentaires peut augmenter avec la durée de location favorisant ainsi l'utilisation du vélo pour de courts trajets de station à station. Après un trajet simple, l'utilisateur est incité à rendre son vélo, assuré d'en trouver un autre pour un trajet retour ou un nouveau parcours.

Financement
"SmartBike" à Rennes
La lutte pour offrir ce service entre le Cyclocity de JCDecaux et le système de Clear Channel, renommé depuis SmartBike, ne doit pas faire illusion. Son objet est surtout une bataille concurrentielle sur le marché de l'affichage urbain, suite au choix de lier ce marché à ce type de service. Ce qui explique que se soit deux entreprises publicitaires, plutôt que des entreprises de locations de véhicules ou de fabrication de vélo ou autre, qui sont présentes.
La question est similaire dans le tandem transport public/vélopartage où la location de vélos est un moyen pour un groupe de transport comme Transdev ou Véolia de gagner un marché sur une agglomération ou de rationaliser un réseau existant. En effet, la création d'une ligne de bus supplémentaire équivaut à un service de vélocation pour une ville moyenne, avec une visibilité politique et un coût d'exploitation très différents.
De nouveaux acteurs de la mobilité
Simple service anecdotique à l'origine, les offres de vélopartage ont proposé un nouveau mode de transport qui entre dans les stratégies de déplacement mises en place par les villes. Ce faisant, Clear Channel et JCDecaux sont passés du statut d'afficheur à celui d'acteur de la mobilité urbaine. Le système a été plébiscité par de nombreuses villes en France et en Europe, grâce en partie à un effet de mode, suscitant la mise au point d'autres offres. Dans ce contexte, de nouvelles offres sont apparues, comme « Vélo+ » à Orléans conçu par EFFIA qui est un exemple de service de vélopartage indépendant du marché publicitaire. Les opérateurs de transport public dits 'historiques' comme Transdev ou Veolia Transport développent également leurs offres. Ainsi, Transdev a mis en place le système Reflex à Chalon-sur-Saône sur la base de la technologie Call a bike. Veolia Transport, via sa filiale dédiée Veloway, sous la marque OYBike, exploite actuellement plus de 200 vélos à Londres et Southampton en Angleterre. En 2007, l'agglomération de Montpellier a fait le choix d'une formule différente, en confiant la gestion du service Vélomagg' à la TAM, la société d'économie mixte qui gère les transports en commun, plutôt qu'en accordant une nouvelle Délégation de service public à un opérateur national ; cette solution est depuis déclinée en plusieurs offres par la société Smoove et a été adoptée par la ville d'Avignon sous l'appellation Vélopop', l'agglomération de Valence sous le nom Libello, et l'agglomération de Saint-Étienne.D'autres grands opérateurs y voient une occasion d'étoffer leur offre de services, comme VINCI Park qui prête des vélos aux automobilistes utilisant certains de ses parkings urbains.

Chronologie
1974 -
La ville de La Rochelle propose 350 vélos jaunes sur 3 points de location en complément de son offre de transport public.
1988 - Morten Sadolin et Wessung Ole, de retour d'une soirée chez des amis, s'aperçoivent que leurs vélos ont été volés ; contraints de rentrer à pieds, ils imaginent un système de vélos en libre service partagés.
1991 - L'idée des Bycyklen de Copenhague est lancée par M. Sadolin et W. Ole, ils seront aidés ensuite par Niels Christiansen, puis lanceront le Fonden Bycyklen sur la base d'un partenariat public/privé.
30 mai 1995 - Lancement de Bycyklen à Copenhague, Danemark : 1 000 vélos sont proposés dans 120 stations en libre service.
6 juin 1998 - Lancement de Vélo à la carte à Rennes par Clear Channel, « Premier libre-service vélo informatisé au monde ». Mise au point du système Call a Bike par Christian Hogl.
2000 - Lancement du premier service Call a Bike à Munich en Allemagne ; Lancement d'un service de vélos en libre service gratuit, HKL Citybike, à Helsinki en Finlande sur le modèle des Bycyklen danois.
Mai 2003 - Premier lancement du système Cyclocity de JCDecaux.
Juin 2003 - Mise en place de deux systèmes Cyclocity en Espagne (Gijón et Córdoba) à petite échelle et entièrement gratuits.
Août 2004 - Lancement du service OYBike (Veloway) à Londres.
Mai 2005 - Lancement du service vélo'v à Lyon, plus important service de vélos en libre service à son lancement ; il le restera jusqu'au lancement du service Vélib' à Paris.
22 mars 2007 - Lancement de bicing à Barcelone en Espagne, nouvelle application, la plus importante, du système de Clear Channel.
25 juin 2007 - Lancement à Orléans de Vélo'+ par le groupe EFFIA, premier service de ce type exploité en dehors d’un marché de mobilier urbain publicitaire en France.
28 juin 2007 - Lancement du service Vélomagg' à Montpellier, 1 150 vélos dont 550 vélos en libre service sur le concept Smoove Key, 600 vélos en location longue durée et tout un réseau de boxes collectifs de stationnement de vélo basés sur le concept Smoove Park.
15 juillet 2007 - Lancement du service Vélib' à Paris, plus important service de vélos en libre service au monde.
12 octobre 2007 - Lancement du service Le Vélo à Marseille, la ville a choisi le système Cyclocity de JCDecaux pour s'équiper.
12 mai 2009 - Lancement du service BIXI à Montréal, principal service de vélopartage en Amérique du Nord, 3 000 vélos en libre-service répartis à travers 300 stations.
26 juin 2009 - Lancement du premier système de vélos libre service de Suisse avec Suisse Roule bike sharing sur le campus commun de l'Université de Lausanne (UNIL) et de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ainsi que dans les villes de Lausanne et Morges.
20 février 2010 - Lancement du service VCUB à Bordeaux par Keolis, 1545 vélos en libre-service répartis dans 139 stations.


Liens :
BORDEAUX : vCub
http://www.vcub.fr/

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